Citations

«Il faut toujours faire confiance aux scénaristes qui lisent.» Alessandro Baricco. Une certaine vision du monde.

vendredi 12 octobre 2018

Une bande dessinée du treizième siècle





Cette «planche» de bande dessinée a été publiée dans une encyclopédie au XIIIième siècle.

Il faut attendre près de 700 ans pour que la bande dessinée prenne forme par la suite. Mais tout est déjà là. Fragmentation de l'espace, variation des cadres, variation des plans, personnage récurrent, récitatifs, phylactères (sans appendices), marge et mise en couleurs.

Il ne me reste qu'à reprendre des cours de latin pour pouvoir la déchiffrer.



Source : Liber Floridus de Sancto Audomaro.

Gallica : bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France.


jeudi 11 octobre 2018

Une bande dessinée moderne...de 1870 !




Les journaux québécois du dix-neuvième siècle étaient remplis d’images et d’illustrations. Souvent des reproductions de très riches gravures. Dans le lot, quelques histoires en images sans parole ou avec texte autographié sous l’image.

Comme celle-ci de Moreau publiée dans Le Perroquet le 24 juin 1865.


Ou cette histoire attribuée à Jean-Baptiste Côté dans La Scie illustrée en 1866.



Mais je n’avais encore jamais vu une histoire dessinée aussi simplement. L’auteur n’utilise que quelques traits pour conduire son récit en restant à l’essentiel de ce qui est raconté. Simple et efficace.


Ces deux histoires ont été publiées dans le Canadian Illustrated News le 23 avril 1870. Elles ne sont malheureusement pas signées.

Ce journal a été publié entre 1869 et 1883 à Montréal. Il a été fondé par Georges-Édouard Desbarats.

Selon la page wikipédia, «Le Canadian Illustrated News a été le premier magazine au monde à faire semaine après semaine de bonnes reproductions de photographies. Le procédé utilisé était la similigravure, plus exactement la « leggotypie », inventée par William Leggo, qui permettait d'obtenir une gravure en demi- à partir d'une photographie. Pour sa part, Desbarats, qui finançait l'opération, pensait que l'image était « la manière la plus directe et la plus sûre d'atteindre l'esprit ». Quelque 15 000 illustrations ont été publiées durant les 14 années d'existence du magazine

Je vais éplucher bientôt ce journal pour voir si d’autres récits en images s’y trouvent.

Un grand merci à Gilles Desjardins de m’avoir partagé cette jolie trouvaille.


vendredi 28 septembre 2018

Pause du blogue

Pour les prochaines semaines, je ne publierai pas sur ce blogue, mais je serai présent sur le blogue des 20 ans du programme en bande dessinée de l'ÉMI que je vous invite à visiter régulièrement.

À bientôt !





mercredi 12 septembre 2018

Des livres et des prix


Alors que s’amorce cette vingtième année du programme de bd de l’ÉMI, nous sommes heureux de constater que plusieurs diplômés et diplômées se distinguent dans le milieu de la bande dessinée québécoise.

David Lumsdon (2003) vient tout juste de remporter un prestigieux Shuster Awards au Canada. En compagnie de sa dessinatrice, Gisèle Lagacé, David a remporté le prix «Créateur de bande dessinée web» pour son œuvre Ménage à 3.

 Ce prix s’ajoute aux autres lauréats de 2018.

Jean-Sébastien Bérubé (2004) a remporté le Prix BD des collégiens ainsi que le Prix Marc-Olivier-Lavertu pour son livre publié en France chez Futuropolis, Comment je ne suis pas devenu moine.


Thom (2015) a remporté le prix Réal-Filion lors de la dernière remise des Prix Bédeis Causa pour son livre VII publié chez Pow Pow et Anouk (2015) a reçu le prix Jacques-Hurtubise pour son projet L’armée du Soleil lors de la même cérémonie.

 Cet automne, plusieurs diplômées et diplômées vont publier de nouveaux ouvrages. Peut-être des prix pour 2019.

Le 19 septembre va sortir en France aux éditions Delcourt, l’intégrale de L’Ostie d’chat qu’Iris (2006) a réalisé avec Zviane.


Et le 3 octobre, c’est le tome 2 de sa série Les Autres qui sortira chez Bayard.


Avant cela, va sortir La Rose duciel de Jean-Philippe Perreault (2009) aux éditions Michel Quintin le 20 septembre.


Et cet automne sortira également le premier tome d’Aventurosaure de Julien Paré-Sorel (2009) chez Presses Aventure.


Ces livres s’ajoutent à Squelette de Philippe Shewchenko publié chez Trip à la fin de la dernière session. Philippe devrait diplômer en…2019 !



Bonnes lectures !





















jeudi 3 mai 2018

C'est la saison des colloques et des festivals


Après Toronto en mars pour le colloque de la Society for Cinema and Media Studies (table ronde sur la recherche universitaire en bande dessinée) et Québec en avril pour le Festival BD (où deux de mes diplômés ont remporté des prix), ce sera Toronto de nouveau la semaine prochaine pour le colloque annuel de la Société canadienne pour l'étude de la bande dessinée où je vais présenter les débuts d'une recherche sur le Printemps érable et la Crise d'octobre dans la bande dessinée.

Ensuite, fin mai, Montréal pour le festival BD où je devrais rencontrer une mangaka et professeure universitaire ; puis Lyon en juin pour le festival bd.

Après, ce seront des vacances vraiment méritées ;-)

vendredi 27 avril 2018

Lettre au maire de Gatineau qui lit des bandes dessinées

Monsieur le Maire,

Nous nous croisons régulièrement depuis plusieurs années dans le cadre de nos fonctions et je connais votre profond attachement à la bande dessinée. Et il n'y a pas que vous. J'ai pu constater depuis mon arrivée dans la région en 1999, que la Ville de Gatineau a toujours fortement appuyé les initiatives autour du neuvième art. L'UQO est d'ailleurs la seule université à offrir une formation en bande dessinée et ce, depuis près de 20 ans. Et notre Rendez-vous de la bande dessinée prépare actuellement sa quinzième édition pour septembre prochain. Et j'ai toujours une très grande fierté en voyant la place qu'occupe la bande dessinée dans le réseau des bibliothèques de la ville.

En lisant Le Droit aujourd'hui, j'ai beaucoup apprécié votre réponse à la question «un livre qui a changé votre vie», question qui vous a été posée dans le cadre du lancement du festival Gatineau, Ville lecture. Vous avez répondu «les bandes dessinées». Cela ne m'étonne pas, et j'aurais répondu la même chose que vous. Bien sûr, moi, c'est mon métier ;-)

Par contre, j'ai sursauté en prenant connaissance du début de votre phrase : «Au risque de faire baisser ma crédibilité, j'ai répondu les bandes dessinées.» Et vous avez poursuivi en mentionnant : «C'est parfois vu comme une espèce d'art mineur, alors que c'est très souvent la porte d'entrée vers la lecture.».

Je vous rassure. Votre crédibilité n'en sera aucunement affectée. À part pour quelques iconophobes pour qui la bande dessinée demeure un domaine étrange et inconnu. Mais c'est justement en cessant de s'excuser de lire des bandes dessinées que des gens en position de pouvoir comme vous peuvent contribuer à éduquer les gens.

La reconnaissance de la bande dessinée a beaucoup évolué depuis les cinquante dernières années. Le combat n'est toujours pas entièrement gagné, mais nous constatons que du côté des intellectuels, la question de la légitimité est de moins en moins problématique. Le nombre d'essais, de mémoires et de thèses qui lui sont consacrées en témoigne. C'est près d'une cinquantaine de conférences sur la bande dessinée qui seront présentées à Toronto en mai lors de la Conférence annuelle de la Société canadienne pour l'étude de la bande dessinée qui regroupe des professeurs et doctorants d'universités de toutes les provinces canadiennes. La réputée revue Voix et images du département d'études littéraires de l'UQAM vient de publier son dernier numéro entièrement consacré à la bande dessinée québécoise. Le très grand succès de l'exposition Tintin au Musée de la civilisation de Québec témoigne également de la vivacité et de la reconnaissance du neuvième art. Ce ne sont là que quelques exemples récents.

Je vous invite donc à continuer à clamer votre amour de la bande dessinée, mais avec plus d'affirmation. Nous ne devrions pas avoir à rougir d'aimer le neuvième art.

Au plaisir de discuter de nos dernières lectures de bandes dessinées lors de notre prochaine rencontre.

Amicalement,

Sylvain Lemay
Professeur titulaire en bande dessinée
ÉMI/UQO

Ajout :

J'ai écrit ce texte suite à ma lecture de l'article publié dans Le Droit qui rapportait les propos du maire. Évidemment, le journaliste a dû couper. Le cabinet de maire m'a fait parvenir la citation complète que je reproduis ici :

« Au risque de faire baisser ma crédibilité, j’ai répondu les bandes dessinées. C’est parfois vu comme un espèce d’art mineur alors que c’est la porte d’entrée à la lecture … de beaux outils pour les jeunes et aujourd’hui la bande dessinée c’est extrêmement riche, c’est devenu un roman graphique avec une entrée dans la réalité d’un auteur »

J'aime mon maire.